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de saint loys.

quartes. Le bon Roy si acouscha au lit, et congnut bien que il devoit deceder de ce monde en l’autre. Lors appella-il messeigneurs ses enfans. Et quant ilz furent devant lui, il adressa sa parolle à son aisné filz, et lui donna des enseignemens qu’il lui commanda garder comme par testament, et comme son hoir principal. Lesquelz enseignemens j’ay ouy dire que le bon Roy mesmes les escripvit de sa propre main et sont telz :

« Beau filz, la première chose que je t’enseigne et commande à garder, si est que de tout ton cueur, et sur toute rien, tu aymes Dieu ; car sans ce nul homme ne peult estre sauvé. Et te garde bien de faire chose qui lui desplaise, c’est assavoir pechié. Car tu deverois plustost desirer à souffrir toutes manieres de tourmens, que de pecher mortellement. Si Dieu t’envoie adversité, reçoy-la benignement, et lui en rends graces : et pense que tu l’as bien desservy, et que le tout te tournera à ton preu. S’il te donne prosperité, si l’en remercie tres-humblement, et gardes que pour ce tu n’en soies pas pire par orgueil, ne autrement. Car l’on ne doit pas guerroier Dieu de ses dons, qu’il nous fait. Confesse toy souvent, et eslis confesseur ydone qui preudomme soit, et qui te puisse seurement enseigner à faire les chouses qui sont nécessaires pour le salut de ton ame, et aussi les choses dont tu te dois garder : et que tu soies tel que tes confesseurs, tes parens et familiers te puissent hardiement reprandre de ton mal que tu auras fait, et aussi à t’enseigner tes faitz. Escoute le service de Dieu et de nostre mere sainte Église devote-

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