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DU RÈGNE DE SAINT LOUIS

deux hommes pour exécuter cet horrible dessein ; mais bientôt après le repentir s’empara de lui, il donna contre-ordre, et en chargea deux émirs, qui se mirent à la suite des assassins et les atteignirent à Marseille. On dit que cette tentative décida Louis à s’entourer d’une compagnie de gardes armés de massues.

Le Roi fut en même temps délivré d’un ennemi plus réel et plus redoutable. Pierre Mauclerc, comte de Bretagne, qui s’étoit si souvent révolté, abandonna tout-à-coup ses projets ambitieux : Jean, son fils, étant majeur, il lui céda son fief, et ne s’appela plus que Pierre de Braine, chevalier. Doué du plus grand courage et des talens militaires les plus distingués, il ne lui resta de son ancienne activité que le désir ardent de servir la religion et son Roi. Peu de temps après il fut appelé par le pape Grégoire IX pour être son principal conseiller.

Louis profita de ce moment de tranquillité pour marier deux de ses frères. Robert épousa Mathilde, sœur du duc de Brabant, et fut fait comte d’Artois ; Alphonse, fiancé depuis long-temps à Jeanne, fille unique du comte de Toulouse, reçut sa main, et devint comte de Poitiers et d’Auvergne. Les jeunes princes furent faits chevaliers par le Roi : des fêtes brillantes, des tournois accompagnèrent ces diverses cérémonies, et dissipèrent la tristesse répandue sur la Cour, depuis la mort de Louis VIII. Mais une pompe religieuse suivit de près ces pompes mondaines. La piété du jeune Roi n’avoit pu voir avec indifférence une des plus précieuses reliques, la couronne d’épines, engagée aux Vénitiens par Baudouin II, empereur de Constantinople (Voyez Mémoires de Ville-Hardouin). Il la