tion critique, et parce qu’il lui étoit impossible de poursuivre son entreprise. Loin d’abandonner ses projets, il gagnoit du temps pour préparer une nouvelle
attaque. Mais Philippe avoit-il intérêt à continuer la
guerre ? des victoires n’auroient eu d’autre résultat
que d’arrêter les prétentions d’Édouard, et de préserver
son royaume de l’invasion. Une seule défaite
compromettoit sa couronne, et ouvroit à l’ennemi
l’entrée de ses États. D’ailleurs la France ne pouvoit
plus subvenir aux frais énormes de la guerre. Les
peuples épuisés murmuroient ; non-seulement il étoit
difficile d’établir de nouveaux impôts, mais on avoit
beaucoup de peine à percevoir ceux qui existoient
déjà, et qui étoient insuffisans. La Normandie venoit
de donner l’exemple de délibérer sur les subsides qu’elle
avoit à fournir, et il étoit à craindre que les autres
provinces ne suivissent cet exemple. Enfin Philippe
n’ignoroit pas que la plupart des alliés de son rival
étoient fatigués d’une guerre ruineuse pour eux, malgré
les sommes qu’Édouard leur avoit remises, et qui,
depuis quatre ans, n’avoit abouti qu’au pillage de
quelques campagnes sur la frontière. Il espéroit profiter
de la trêve pour les détacher entièrement de la
confédération. Déjà il avoit entamé des négociations
avec l’Empereur, en le flattant de le réconcilier avec
le saint Siège ; et en effet, Louis de Bavière, aussitôt
que la trêve fut signée, écrivit à Édouard que, puisqu’il
avoit traité sans le consulter, il renonçoit à son
alliance, et lui retiroit le titre de vicaire de l’Empire.
Les autres alliés auxquels le monarque anglais ne pouvoit
plus fournir de subsides, ne tardèrent pas à l’abandonner
également ; lui-même fut obligé de s’embar-
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Apparence
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entre la france et l’angleterre.