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SUR DU GUESCLIN.


CHAPITRE IX.


Du siège, assaut, prise et destruction du fort de Rouleboise, et de la prise de Mante et de Meulan, dont les murailles furent abbattuës.


La prise de Rouleboise, de Mante et de Meulan, paroissoit d’une si grande consequence aux affaires du Dauphin, qu’il fut resolu de mettre tout en œuvre pour les enlever sur les Anglois et les Navarrois, qui s’en étoient emparez, et les Parisiens ne recevoient plus tous les secours que la Seine avoit accoûtumé de leur donner par les bateaux qu’elle portoit chargez de vivres et de provisions qu’elle amenoit au pied de leurs murailles, tout étant arrété par les garnisons ennemies, qui s’étoient saisies de ces places situées sur le même fleuve. Dix mille bourgeois de Roüen choisirent entr’eux un nommé le Lievre pour leur capitaine, et marchèrent à sa suite au siège de Rouleboise, qu’ils investirent d’un côté, tandis que Bertrand vint se camper de l’autre avec ce qu’il put ramasser de gens lestes et déterminez pour une prompte expedition. L’attaque fut fort chaude des deux cotez ; mais la resistance ne fut pas moins opiniâtre, et le gouverneur de la place se promettoit bien que les assiegeans s’en retourneroient sans rien faire.


Bertrand et les principaux officiers de son armée voyans bien que la prise de Rouleboise n’étoit pas une affaire d’un jour, se persuadèrent que celle de