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ANCIENS MÉMOIRES

aussi bien que de ses ennemis ; si bien qu’Henry fit son entiée dans Séville à la tête de son armée[1]. Les bourgeois luy en presenterent les clefs, luy rendirent leurs hommages et luy prêterent le serment de fidélité.




CHAPITRE XIX.


De la vaine tentative que fit Pierre auprés du roy de Portugal pour en obtenir du secours ; et du prix que Mathieu de Gournay, chevalier anglois, remporta dans un tournoy contre des Portugais.


Pierre voyant toutes ses affaires deplorées, et qu’Henry s’étoit presque rendu maître de toute l’Espagne, il se persuada que le roy de Portugal auroit quelque compassion de son infortune et voudroit bien luy prêter la main pour le rétablir dans ses États. Ce fut dans cet esprit qu’il l’alla trouver à Lisbonne. Il luy exposa l’usurpation pretenduë que le prince Henry venoit de faire en son royaume, assisté des armes de Bertrand du Guesclin, qui s’étoit mis à la tête de grand nombre d’avanturiers pour luy ôter sa couronne. Ille supplia de le vouloir tirer de ce mauvais pas en luy donnant le secours dont il avoit besoin pour reprendre toutes les places que la perfidie de ses sujets luy avoit fait perdre. Le roy de Portugal l’assura que son sort étoit bien à plaindre, mais qu’il n’avoit pas


  1. Si on en croit Du Chaslelet (p. 111), le siége fut long et opiniâtre. La ville fut prise d’assaut et saccagée.