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précis des guerres


plutôt par ses favoris, étoit déchirée par les factions et s’épuisoit en vain pour soumettre l’Écosse. Le Pape avoit en outre appelé l’attention du Roi sur les frais énormes d’une croisade, et l’avoit engagé à examiner si la situation de son royaume lui permettoit d’y subvenir. Philippe fut frappé de ces observations, et le projet n’eut pas de suite. Il s’occupa du bonheur de ses peuples et mourut en 1322.

Le fils qu’il avoit eu, étoit mort au berceau, et Charles, comte de la Marche, son frère, qui avoit dans le temps soutenu les prétentions de la fille de Louis-le-Hutin, monta sur le trône en vertu de la loi salique ; il n’éprouva aucune opposition. Le Pape Jean XXII, qui avoit dissuadé Philippe-le-Long d’entreprendre une croisade, sollicitoit vivement Charles-le-Bel d’envoyer une flotte au secours des Chrétiens d’Arménie. Le Roi fit de grands préparatifs, mais les événemens qui survinrent s’opposèrent à l’exécution de ses projets ; il fut d’abord occupé par les Flamands, dont l’esprit inquiet étoit toujours disposé à la révolte. À peine libre de ce côté, il lui fallut porter la guerre en Guyenne, où les Anglais avoient commis des actes d’hostilité qui ne pouvoient rester impunis ; après avoir en vain demandé et attendu satisfaction, il envoya dans cette province le comte Charles de Valois, son oncle, le plus grand capitaine du siècle. La Guyenne fut bientôt conquise, et Edmond, comte de Kent, qui y commandoit pour son frère, implora la générosité du vainqueur. Édouard n’étoit point en état de soutenir la guerre : les excès de ses favoris révoltoiont ses sujets, et la reine Isabelle, sa femme, encourageoit les mécontens. Menacé d’une descente en Angleterre, il envoya des ambassadeurs qui ne purent rien obtenir.