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précis des guerres


Ce n’étoit pas tout : il falloit encore qu’Edouard allât rendre hommage en personne au roi de France ; et comme il s’étoit vanté hautement de ne jamais fléchir devant Philippe, il avoit peine à se résoudre à cet acte public de dépendance. Il venoit de prendre les rênes du gouvernement, après avoir fait arrêter sa mère Isabelle, et avoir envoyé Mortimer au supplice. Il craignoit avec raison que la démarche à laquelle il étoit réduit, et qu’il avoit rendue humiliante par ses forfanteries, ne le fît mépriser de ses sujets. Dans

    cet hommage dans l’histoire, nous croyons devoir rapporter textuellement les lettres qu’Edouard fit alors expédier.

    « Edward, par la grâce de Dieu, roi d’Angleterre, seigneur d’Irlande et duc d’Aquitaine, astous ceux qi cestes présentes lettres verront ou orront, salut. Sçavoir faisons que come nous feissions à Amiens hommage à excellent prince, notre cher frère et cosin Phelipe, roi de France, lors nous fut dit et requis de par li, que nous recognoissions ledit hommage être lige, et que nous en faisant le-dit hommage li promissions expressément foi et loiauté porter, laquelle chose nous ne feismes pas lors, pour ce que nous n’estions enformés ne certains que ainsi le deussions faire : feimes audit roi de France hommage par paroles générales en disant que nous entrions en son hommage par ainsi comme nous et nos prédécesseurs ducs de Gyenne estoient jadis entrés en l’hommage des rois de France, qui avoient été pour le tems, et depuis ença nous soions bien informés et acertenés de la vérité, recognoissant par ces presentes lettres que ledit hommage que nous feimes à Amiens, au roi de France, combien que nous le feimes par paroles générales, fut, est, et doit être entendu lige, et que nous li devons foi et loiauté porter comme duc d’Aquitaine et pier de France, et comme comte de Ponthieu et de Montreuil, et li promettons doresnavant foi et loiauté porter, et pour ce que au tems avenir de ce ne soit jamais contens (contestation) ne descors à faire ledit hommage, nous promettons en bonne foi pour nous et nos successeurs ducs de Gyenne, qui seront pour le tems, que toutesfois que nous et nos successeurs duc de Gyenne entrerons en l’hommage du roi de France et de ses successeurs qui seront pour le tems, l’hommage se fera par cette ma-