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cette leçon qui sembloit ne blesser pas l’Université, à qui tout l’exercice des lettres humaines et de la philosophie demeuroit libre. Néanmoins, s’y étant opposée sur la croyance qu’elle avoit que ces bons pères aspiroient à plus, ils se désistèrent de leur poursuite.

Maintenant que le Roi est décédé, et que sa mort a tout mis en trouble, ils n’ont pas plutôt surmonté les tempêtes qui s’étoient excitées contre eux, qu’ils poursuivent non-seulement ce qu’ils avoient demandé du temps du feu Roi, mais la permission pure et simple d’enseigner publiquement dans leur collége de Clermont, et en obtiennent des lettres patentes du 26 d’août.

L’Université s’y oppose derechef ; mais, nonobstant que par divers moyens ils eussent gagné une partie des suppôts d’icelle, ils furent contraints de caler voile pour cette année, à cause d’un orage qui s’émut de nouveau contre eux, sur le sujet d’un livre que le cardinal Bellarmin fit pour réponse à celui de Barclay, de Potestate Papœ.

Le parlement prétendoit que ce livre contenoit des propositions contraires à l’indépendance que l’autorité royale a de toute autre puissance que de celle de Dieu ; en considération de quoi, par arrêt du 26 de novembre, il fit défense, sous peine de crime de lèse-majesté, de recevoir, tenir, imprimer ni exposer en vente ledit livre.

Le nonce du Pape en fit de grandes plaintes, qui portèrent le Roi, suivant la piété de ses prédécesseurs vers le Saint-Siége, d’en faire surseoir l’exécution.