Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/187

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trancha avec le fil de sa vie le cours de ses desseins et de ses espérances. Il étoit allé à Blandy, pensant y demeurer peu de jours ; il y demeura malade d’une fièvre pourprée qui l’emporta le onzième jour, premier de novembre.

La Reine, reconnoissant la perte que fait la France en la personne de M. le comte, s’en afflige, et témoigne par effet à son fils l’affection qu’elle a au nom qu’il porte, lui conservant sa charge de grand-maître de la maison du Roi, et, des deux gouvernemens de Dauphiné et de Normandie qu’il avoit, celui de Dauphiné.

Quant à celui de Normandie, ayant dessein de le retenir sous son nom, elle le lui refusa, et depuis au prince de Conti, qu’elle contenta par celui d’Auvergne qu’avoit lors M. d’Angoulême qui étoit dans la Bastille.

Je ne veux pas oublier de dire en ce lieu qu’un père cordelier portugais, qui prêchoit lors avec grande réputation à Paris, et faisoit état d’être grand astrologue, lui avoit prédit la mort de ce prince six mois auparavant qu’elle fût arrivée.

M. le comte étant mort, le marquis d’Ancre qui en vouloit aux ministres, pour se fortifier contre eux, se voulut appuyer de M. le prince, et, afin de se lier d’autant plus étroitement avec lui et les siens, fait dessein de moyenner le mariage de M. du Maine avec mademoiselle d’Elbeuf, et de M. d’Elbeuf avec la fille dudit marquis, moyennant quoi l’on ôteroit la Bourgogne à M. de Bellegarde pour la donner à


    nom son fils aîné Louis de Bourbon, qui joua un grand rôle sous la régence de Marie de Médicis, et tons le ministère de Richelieu.