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rigoureuses, afin d’arrêter cetle fureur par la crainte des supplices.

Deux lieutenances de roi en Bourgogne étant vacantes par la mort du baron de Luz, M. du Maine en fit demander une pour le vicomte de Tavannes, l’autre pour le baron de Thiange : mais, parce que M. le prince et ceux qui le suivoient étoient mal avec la Reine, elles lui furent toutes deux refusées ; et pour montrer le changement de la cour, M. de Bellegarde, l’honneur et les charges duquel avoient couru fortune peu auparavant, les obtint pour deux de ses amis.

M. du Maine, qui n’étoit pas beaucoup endurant, se sentit piqué au vif de cette action, et, ne pouvant croire que la défaveur du marquis d’Ancre fût telle qu’elle étoit, mais soupçonnant qu’il y eût de la feinte, en vivoit avec froideur avec lui ; de sorte que le marquis voulant faire presser par le marquis de Cœuvres l’affaire des deux mariages dont nous avons parlé l’année passée, que le baron de Luz s’étoit entremis de faire entre ledit duc du Maine et mademoiselle d’Elbeuf, et M. d’Elbeuf et sa fille, M. du Maine dit qu’il n’avoit jamais eu intention de se marier, et que si le baron de Luz avoit parlé autrement, il l’avoit trompé.

M. le prince, d’autre côté, voyant qu’il ne pouvoit obtenir le Château-Trompette, écouta la proposition que lui avoit faite le marquis d’Ancre de lui donner Péronne, et lui en demanda l’effet. Le marquis, n’ayant plus d’accès auprès de la Reine, prie sa femme de lui obtenir cette grâce de Sa Majesté ; elle y étoit elle-même en si mauvaise posture qu’elle