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résoudre lequel des deux partis la Reine devoit suivre, ou aller droit à ces princes avec ce que le Roi avoit de gens de guerre, ou mettre cette affaire en négociation.

Le cardinal de Joyeuse, M. de Villeroy et le président Jeannin, étoient d’avis qu’on courût promptement sus aux princes, sans leur donner temps de faire assemblée de gens de guerre, attendu qu’ils n’étoient pas en état de se défendre, mais si foibles, que le seul régiment des Gardes et une partie de la cavalerie entretenue, étoient suffisans de les réduire à la raison.

Qu’au moins la Reine leur devoit-elle faire peur, et partir de Paris pour aller jusqu’à Reims ; ce que faisant, elle les contraindroit ou de venir absolument, sans aucune condition, trouver Leurs Majestés, ou de se retirer, avec désordre et à leur confusion, hors du royaume, qui, par ce moyen, demeureroit paisible et en état que chacun seroit bien aise d’abandonner le parti des princes et se remettre en son devoir, et que, par ce moyen, elle retireroit Mézières surpris sur les siens, et toute la Champagne et l’Île-de-France, qui étoient possédées par ceux qui leur devoient être suspects.

M. de Villeroy ajoutoit que si la Reine faisoit autrement, elle tomberoit en la même faute que l’on avoit commise en la première prise des armes de la ligue ; auquel temps, si on eût pu prendre un conseil généreux d’aller droit à M. de Guise et à ses partisans, qui étoient plus armés de mauvaise volonté qu’ils ne l’étoient de gens de guerre, dont ils avoient fort petit nombre près d’eux, on eût mis les affaires