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et de laquelle toute l’Église convienne ; et que ce n’est pas encore assez de dire qu’il est inutile pour elle, mais qu’il lui est même préjudiciable, d’autant qu’étant tenu pour constant par toute l’Église que, pour quelque cause que ce soit, il n’est permis de les assassiner, si on mêle cette proposition avec celle-ci, qui est problématique, on lui fait perdre sa force en l’esprit de ces perfides assassins, infirmant par le mélange d’une chose contredite ce qui est tenu pour article de foi.

Que le titre même qu’ils donnent à cet article de loi fondamentale est injurieux à l’État, duquel ce seroit avouer que les fondemens seroient bien mal assurés, si on les appuyoit sur une proposition incertaine et problématique. Davantage, que cet article, couché comme il est, fait un schisme en l’Église de Dieu ; car nous ne pouvons tenir et jurer que le Pape et toutes les autres parties de l’Église catholique, que nous savons avoir une créance contraire, tiennent une doctrine opposée à la parole de Dieu, et impie, et partant hérétique, sans faire schisme et nous départir de leur communion ; et enfin qu’il attribue aux personnes laïques l’autorité de juger des choses de la religion, et décider quelle doctrine est conforme à la parole de Dieu, et leur attribue même l’autorité d’imposer nécessité aux personnes ecclésiastiques de jurer, prêcher et annoncer l’une, et impugner par sermons et par écrits l’autre ; ce qui est un sacrilége, fouler aux pieds le respect de Jésus-Christ et de son ministère, et renverser l’autorité de son Église.

Et partant, il conclut que messieurs du tiers-état