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la violence faite par Rochefort, prétendant que les princes du sang peuvent faire impunément telles violences. Mais depuis, ayant eu avis que tant s’en faut que son aveu pût garantir Rochefort, que le parlement eût procédé contre lui pour l’aveu qu’il en avoit fait, étant vrai que les princes du sang ne peuvent user de telle violence sans en être repris par la justice, il retira sa requête.

L’affaire se termina en sorte qu’après le décret de Rochefort M. le prince demanda son abolition.

Un autre attentat fut commis en la personne du sieur de Riberpré, qui ne fit pas tant de bruit, mais ne fut pas moins étrange. Le maréchal d’Ancre, qui étoit fort mal avec M. de Longueville sur le sujet de leurs charges, comme nous avons dit en l’année précédente, se défiant de Riberpré qu’il avoit mis dans la citadelle d’Amiens, récompensa le gouvernement de Corbie pour le lui donner et se défaire de lui.

Riberpré, offensé de cette défiance, se mit, avec ladite place, du parti de M. de Longueville ; peu après étant allé à Paris, les États y tenant encore, il fut attaqué seul, en plein jour, par trois ou quatre personnes inconnues, d’entre lesquelles il se démêla bravement, non sans une opinion commune que c’étoit une partie qui lui avoit été dressée par le maréchal d’Ancre ; ce qui indigna d’autant plus les États contre lui, que les assassinats sont inusités et en horreur en ce royaume.

Quand on approcha du temps de la clôture des États, les trois chambres appréhendant que, si tous les conseillers d’État du Roi jugeoient des choses de-