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prince leur avoit écrit, les priant de se joindre à ses justes ressentimens, ils supplioient Sa Majesté avoir agréable de surseoir son voyage pour l’accomplissement de son mariage, ainsi que la cour de parlement l’en avoit suppliée ; mais ceux de ladite assemblée ayant appris qu’auparavant que leurs députés fussent arrivés à Paris le Roi en étoit parti, ils lui dépêchèrent le conseiller du Buisson, par lequel ils mandèrent à Sa Majesté, avec plus d’insolence que devant, qu’ils la supplioient de ne passer pas outre en son voyage. À quoi ils prenoient intérêt, non-seulement comme de la religion prétendue réformée, mais comme bons Français ; ce qu’ils espéroient que Sa Majesté leur accorderoit, attendu que le même dieu qui commande aux sujets la fidélité envers leur prince, commande aussi au prince l’amour envers ses sujets.

Sur quoi Sa Majesté, pour opposer les derniers remèdes à l’extrémité de ces maux et à la rebellion manifeste du prince de Condé et à ses adhérens, les déclara à Poitiers criminels de lèse-majesté le 17 ; la déclaration en fut enregistrée au parlement de Paris le 18.

Ce qu’ayant été rapporté à M. le prince, il en fit une autre par laquelle il déclaroit ladite déclaration du Roi être nulle, comme étant faite sans aucun légitime pouvoir, et par gens qui faussement usurpoient le titre de conseillers du Roi. Autant en disoit-il de l’arrêt de la cour portant l’enregistrement d’icelle, lequel il disoit être faux et contraire à la délibération de ladite cour ; exhortoit tous ceux qui disoient servir le Roi sous autre autorité que celle dudit sieur