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rable pour leur dessein, et qui l’avança beaucoup.

Le duc de Bouillon envoya incontinent Justel, son secrétaire, à Laon, pour tâcher à gagner le marquis de Cœuvres ; ce que ne pouvant faire, il lui fit quelques propositions d’accommodement ; à quoi le maréchal de Bois-Dauphin n’ayant aucun pouvoir d’entendre, il les envoya à la cour qu’il trouva à Poitiers, où elle étoit arrivée le 4 septembre ; mais s’étant adressé à M. de Villeroy, il n’en eut autre réponse, sinon qu’il dit à celui qui les lui apportoit que jusqu’ici on avoit gouverné par finance et par finesse, mais qu’il ne savoit ce qui arriveroit maintenant que l’on étoit à bout de l’une et de l’autre. Il étoit en une extrême défaveur, et la maréchale d’Ancre aussi, qui, étant venue contre son propre gré, avoit volonté de s’en retourner, tant le traitement qu’elle recevoit de la Reine lui étoit insupportable.

Barbin, intendant de la maison de la Reine, la retira de ce dessein plus qu’aucun autre, lui remontrant qu’il connoissoit en toutes occasions où il y alloit du bien particulier de ladite maréchale, que la Reine l’aimoit autant qu’elle avoit jamais fait, et qu’il n’y avoit de l’éloignement d’elle en son esprit, qu’en ce qui regardoit la conduite des affaires.

La Reine fut contrainte de faire un plus long séjour à Poitiers qu’elle ne pensoit, d’où elle ne partit que le 27 septembre, tant à cause que Madame y eut la petite vérole, que parce que Sa Majesté y fut malade elle-même d’une défluxion sur un bras, et d’une gratelle universelle.

Cette maladie fut cause de la santé de la maréchale, car par ce moyen, étant obligée d’être tous les jours