Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/324

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

devoir être entendu du nom de l’hôte chez lequel il devoit mourir.

Il vit en sa jeunesse son frère en si haute faveur auprès du Roi, qu’il le fit son beau-frère ; fut cardinal jeune et plein de biens ; eut bonne part à l’élection de deux papes ; fut doyen des cardinaux, protecteur de France ; eut l’honneur de nommer, comme légat, et au nom du Pape, le Roi à présent régnant, et au sien Monsieur, frère unique du Roi ; fut le principal entremetteur pour la composition des différends d’entre Sa Sainteté et la république de Venise ; sacra la Reine à Saint-Denis et le Roi à Reims, et vit sa nièce, héritière de toute sa maison, mariée à un prince du sang, et une fille unique, provenant de ce mariage, promise à M. d’Orléans, à la mort duquel elle fut destinée à M. d’Anjou, devenu, par cette mort, frère unique du Roi, qui l’a depuis épousée en 1626. Mais toutes ces félicités ne l’ont pas rendu si illustre qu’il a été remarquable par la vanité et instabilité de la grandeur qui a paru en toute sa maison ; car de cinq frères qu’ils étoient, dont lui seul étoit d’église, les trois autres sont morts en batailles et rencontres où ils ont été vaincus ; le quatrième est mort capucin, et tous quatre sans laisser après eux aucun de leur nom, qui est demeuré dans le point même de son élèvement éteint en la maison de Guise.