Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/330

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

sous peine d’être déclaré criminel de lèse-majesté.

Lors il leva le masque, et déclara le 18 de février être du parti de M. le prince, qu’il vint trouver à Loudun ; ce qui retint Sa Majesté de le poursuivre plus avant.

Les propositions des princes furent à leur ordinaire colorées du spécieux prétexte du service du Roi et du bien de l’État. Ils demandent qu’il soit fait une exacte recherche de ceux qui ont participé à la mort du feu Roi, et que Sa Majesté en veuille faire expédier une commission au parlement ; que les libertés et autorités de l’Église gallicane soient maintenues ; que le concile de Trente ne soit point reçu ; que l’autorité et dignité des cours souveraines ne soient point affoiblies ; que les édits de pacification soient entièrement observés ; qu’il soit pourvu dans quelque temps aux remontrances du parlement et aux cahiers des États ; que les anciennes alliances soient conservées ; retrancher l’excès des dons et pensions, et principalement aux personnes de nul mérite. Tout cela ne reçut point de difficulté à être admis et accordé par le Roi. Ils demandèrent que le premier article du cahier du tiers-état fût accordé. À quoi Sa Majesté ne put consentir, mais promit seulement qu’elle y pourvoiroit avec l’avis des principaux de son conseil, lorsqu’il seroit répondu aux cahiers des États.

Ils insistèrent que l’arrêt du conseil sur le sujet des remontrances du parlement fût révoqué. Sa Majesté fut, par leur importunité, obligée de consentir qu’il demeurât sans effet.

Ce qui apporta plus de préjudice à son autorité