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royale, fut que Sa Majesté accorda que tous édits, lettres patentes, déclarations, arrêts, sentences, jugemens et décrets donnés contre les princes et tous ceux qui les ont suivis, seroient révoqués et tirés des registres, et qu’ainsi en seroit-il fait de la déclaration faite à Poitiers en septembre dernier, sans qu’elle pût être tirée en exemple pour l’avenir, en ce qui regarde la dignité des princes du sang. Car, par là, Sa Majesté sembloit avouer que ladite déclaration donnée à Poitiers, avoit été contre la justice et les formes ordinaires. Elle promet aussi de faire réparer l’offense que M. le prince prétendoit lui avoir été faite par l’évêque et habitans de Poitiers, et que tous ceux qui, pour avoir eu intelligence avec lui, s’étoient retirés et absentés de la ville y seroient rétablis, et toutes les informations et procédures faites contre eux déclarées dë nul effet et valeur ; et d’autre côté, à l’instance dudit sieur prince, Sa Majesté promit qu’elle seule pourvoiroit aux charges du régiment des Gardes ; ce qui, encore que juste, ne devoit néanmoins être accordé à la requête dudit sieur prince, qui sembloit le proposer en haine du service que le duc d’Epernon en cette occasion avoit rendu au Roi : ce qui donnoit sujet à leurs partisans de publier que ceux qui servoient le Roi en recevoient du mal, et ceux qui le desservoient en servant les princes en tiroient récompense.

La Reine eut de la peine à accorder une chose que M. le prince demandoit instamment, qui étoit qu’il seroit chef du conseil de Sa Majesté, et signeroit tous les arrêts qui s’expédieroient. Mais elle ne voyoit pas tant de jour à la refuser que la demande qu’avec