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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/333

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Reine, et pour la considération dudit maréchal même, de ne pas attirer sur lui, et ensuite sur elle, cette envie, que l’on crût et publiât par tout le royaume que son intérêt particulier, qui seroit réputé à une vanité très-dommageable, empêchât la pacification de ces troubles, le repos des peuples et le bien public ; et qu’à l’extrémité, si la Reine lui vouloit conserver cette place, elle la lui pourroit remettre par après en ses mains, quand les princes seroient séparés et leur armée licenciée, et ce d’autant plus facilement que l’échange seroit aisé à faire avec M. de Longueville de la Picardie avec la Normandie, et ledit duc, hors d’intérêt, ne penseroit plus à la citadelle d’Amiens.

La Reine fut contente ou feignit de l’être de ces raisons. Cependant le Roi s’avança à Blois, où peu de jours après la Reine se rendit, et en même temps M. le prince tomba malade d’une fièvre continue, ce qui fut cause que la paix ne put être signée qu’au commencement de mai.

Le 4 de mai, Sa Majesté fit publier deux ordonnances : l’une pour la retraite des gens de guerre qui avoient suivi M. le prince, l’autre pour la pacification des troubles présens, attendant que l’édit qu’elle en avoit fait expédier fût publié au parlement, ce qui fut le 8 de juin ensuivant.

Voilà ce qui fut publié de l’édit de Loudun ; mais les articles secrets, qui étoient les principaux, et ceux auxquels les princes avoient buté, furent que chacun d’eux reçut, en son particulier, de grands dons et récompenses du Roi, au lieu de la punition qu’ils avoient méritée. Aussi ne livrèrent-ils pas à Sa