Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/401

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Ils commencèrent par essayer de détacher tout-à-fait M. de Guise d’avec eux, croyant qu’ils en auroient plus aisément la raison des autres. Le sieur de Chanvalon, comme ayant charge des affaires et résidant pour le service de M. de Lorraine auprès de Sa Majesté, avoit beaucoup de crédit en son esprit ; mais le secrétaire du duc de Montéléon, ambassadeur d’Espagne, y en eut davantage pour le persuader, lui faisant entendre, de la part de son maître, qu’il se rendoit caution de la parole qu’on lui donneroit, sachant bien qu’il lui étoit difficile de prendre assurance sur celle du maréchal d’Ancre, lequel étoit bien averti de ce qu’avec les autres il avoit trame contre lui.

À toutes ces choses aidoit bien l’armée du Roi, qui étoit forte et avancée auprès de Villers-Coterets, et prête à les mettre en état de ne pouvoir plus longtemps contester ni prétendre de recevoir de grands avantages. Ils proposèrent néanmoins beaucoup d’articles, plus pour la forme et faire bonne mine, que pour espérance de les obtenir ; mais ce qu’ils recherchèrent le plus, fut de n’être point obligés de tout l’hiver d’aller à la cour, et d’avoir du Roi de quoi entretenir leurs garnisons.

Ils demandoient que le traité de Loudun fût entretenu, que les siéges mis devant le château de Chinon et la tour de Bourges fussent levés, et ceux qui commandoient en ces places maintenus en leurs charges ; que les garnisons des places du duc de Mayenne fussent augmentées de deux cents hommes de pied ; que le paiement de ses pensions, garnisons, compagnies de cavalerie, et autres gratifications qu’il plaisoit à Sa