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mes actions feroient connoître que je les recevois par la pure estime que le Roi faisoit de moi, et non par aucune connivence que j’eusse eue avec ceux qui avoient machiné la mort du maréchal d’Ancre.

Prenant congé du sieur de Luynes, je lui demandai le plus adroitement qu’il me fut possible pour ne lui déplaire pas, s’il ne me seroit point permis de voir la Reine, et que s’il lui plaisoit me faire accorder cette grâce j’en userois assurément, non pour aigrir, mais pour adoucir son esprit. Il me répondit qu’il n’étoit pas temps de penser à obtenir cette permission du Roi, que si on l’accordoit à d’autres il se souviendroit de la demande que je lui faisois.

Lors je sortis avec le sieur de Vignoles, qui n’eut pas plutôt fait sa commission envers ces messieurs qui étoient assemblés au conseil, où étoient messieurs du Vair, Villeroy, le président Jeannin, Déageant, et les secrétaires d’État, et plusieurs autres confusément, que le sieur de Villeroy, que j’avois servi jusqu’à ce point de n’avoir point fait difficulté, dans l’emploi où j’avois été des affaires, de me mettre mal à son occasion avec le maréchal d’Ancre, eut dessein de s’opposer à mon entrée en ce lieu, et demanda en quelle qualité je m’y présentois. M. de Vignoles ne pouvant répondre, et me faisant savoir cette difficulté, je le priai de lui dire que je m’y présentois par pure obéissance, sans dessein de m’y conserver l’entrée qu’il avoit plu au Roi de m’y donner, beaucoup moins l’emploi de sa charge où j’avois été, et où je l’avois servi notablement.

Après cette réponse, ces messieurs continuèrent à mettre les ordres qu’ils estimoient nécessaires, pour