Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/54

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surément en état de ne lui pouvoir nuire à l’avenir.

Il partit en cette résolution, et comme il fut résolu à faire le contraire, il dit à la Reine qu’il en usoit ainsi parce qu’il pouvoit ne le faire pas ; que le duc de Bouillon n’étoit pas en état de lui résister, et que chacun connoîtroit que la grâce qu’il recevroit n’auroit autre motif que sa clémence ;

Qu’au reste, comme c’étoit grande prudence de considérer quelquefois l’avenir, et prévenir les maux prévus par précaution, celle qui portoit quelquefois les princes à ne rien émouvoir de peur d’ébranler le repos dont ils jouissoient, n’étoit pas moindre.

Peu de temps après elle lui demanda avec instance une place pour le duc de Sully, qui avoit l’honneur de sa confiance : ne voulant pas la lui accorder, il lui répond qu’il savoit bien que Saint-Maixent étoit la plus mauvaise place de son royaume ; mais que, tandis que le parti des huguenots subsisteroit, les moindres de la France seroient importantes, et que si un jour il étoit par terre, les meilleures ne seroient d’aucune considération ; qu’il ne vouloit pas la lui donner, parce qu’il n’y avoit quasi dans un État que celui qui manioit les finances à qui il ne falloit pas consigner de retraite assurée pendant qu’il étoit en cette administration, d’autant que lui donner un lieu où il pût sûrement retirer de l’argent étoit quasi honnêtement le convier à en prendre ;

Qu’au reste, un établissement parmi les huguenots étoit capable de l’empêcher de se faire catholique, et de le porter à les favoriser en ce qu’il pourroit, pour rendre son appui plus considérable ;

Qu’il vouloit le détacher, autant qu’il pouvoit, de ce