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le président même fut contraint de s’en absenter. Le sieur Favier, maître des requêtes, fut envoyé pour remédier à ces désordres, et quant et quant porter au duc d’Epernon commandement de ne point sortir de Metz jusqu’à ce qu’il eût ordre exprès de Sa Majesté, qui prenoit le sujet des mouvemens de Bohême pour prétexte d’avoir besoin de sa présence sur cette frontière pour son service.

Ledit duc écrivit à Sa Majesté, et la supplia de trouver bon qu’il s’en allât chez lui, où la nécessité de ses affaires le rappeloit ; disant qu’il ne s’estimoit pas être si misérable ni si peu estimé de Sa Majesté, qu’elle voulût se servir de lui en son âge pour faire passer plus sûrement des paquets en Allemagne. D’abord on lui accorda sa demande, puis on la lui refusa, puis après il obtint, par l’entremise de quelqu’un de ses amis puissans à la cour, qu’on le lui accorderoit après un mois de délai.

Ce temps expiré, après avoir pourvu la citadelle de Metz de tout ce qui y étoit nécessaire, il y laissa le duc de La Valette en sa place, et en partit ayant fait tenir quelques jours auparavant les portes de la ville fermées, et semblablement aussi quelques jonrs après qu’il en fut sorti ; de sorte qu’on n’en eut point avis à la cour, que par la lettre qu’il en écrivit au Roi du pont de Vichy le 7 de février, ayant déjà traversé la Lorraine et la Bourgogne, passé la Loire entre Decize et Roanne, et la rivière d’Allier audit pont de Vichy.

Son partement de Metz étonna grandement les favoris, qui se rassurèrent aucunement quand ils surent qu’au lieu d’aller à Blois, comme ils le croyoient, il tira droit à Angoulême. Ce que le duc fit expressé-