Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 21 bis.djvu/585

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

diesse d’un curé voisin qui lui donna l’invention de l’écheler par un côté par où ledit curé passa lui-même, et faire jouer une mine par un autre, qui fit ouverture dans une cave par laquelle trois hommes de front entroient dans la cour.

Le Breuil fit merveille en cette occasion, et se défendit jusqu’à ce point que, tous les ennemis étant dans la place, il se retira dans une petite voûte avec onze de ses compagnons, où, sans autres armes que des piques et leurs épées, ils firent leur capitulation, la vie sauve, le onzième jour d’avril.

Par ce moyen le duc d’Epernon, s’approchant d’Uzerche, n’eut autre conseil à prendre que de s’en revenir, et ramener Le Breuil avec autant d’honneur comme il avoit de déplaisir d’avoir manqué son entreprise.

En même temps on reçut la nouvelle de la réduction de la haute ville de Boulogne en l’obéissance du Roi, ceux de la basse ville ayant contraint le lieutenant de M. d’Epernon et les gens de guerre qui y étoient de se retirer, dont ils firent encore écrire à la Reine le onzième d’avril pour se plaindre de ce que, pendant que M. de Béthune lui donnoit de bonnes paroles, on procédoit par voie de fait contre les villes qu’elle tenoit.

Le Roi répondit à l’une et à l’autre de ses lettres le 23 d’avril, lui mandant qu’il reconnoissoit bien que ce qu’elle écrivoit n’étoit pas d’elle, à la sincerité et vérité qu’il savoit bien être en elle, et qui n’étoient pas dans ses lettres, attendu qu’elles étoient pleines d’assurances de son affection au bien de son État et conservation de son autorité, et qu’elle vouloit être