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la première à recevoir et observer ses volontés, et néanmoins on avoit, sous son nom, dès long-temps auparavant son partement de Blois, commencé et on continuoit encore à faire soulever tout ce que l’on pouvoit contre lui, tant dedans que dehors le royaume, y ayant non-seulement armé et levé force gens de guerre, mais mis la main sur ses finances, imposé sur ses sujets, fait entreprises sur ses places pour courir sus au comte de Schomberg, son lieutenant général en Limosin ; que la ville d’Uzerche n’appartenoit point au duc d’Epernon, qu’il s’en étoit emparé sur l’Église et les habitans, contre son autorité et la justice.

Pour le regard de la ville de Boulogne, que les habitans, voyant qu’il y appeloit nombre de gens de guerre, s’y étoient justement opposés, et que ces places ni aucune autre n’avoient été destinées pour sa sûreté, n’en ayant point besoin dans son État où elle seroit toujours assurée ; qu’au reste il étoit prêt d’entendre les avis qu’elle lui vouloit donner, que le sieur de Béthune étoit tout exprès auprès d’elle pour les recevoir et les lui mander, mais qu’il n’en avoit pu tirer un seul mot, quelque soin qu’il y eût apporté, ce qui lui étoit une assez évidente preuve du mauvais dessein de ceux qui lui dictoient les lettres qu’elle lui envoyoit.

Cependant la Reine est avertie d’une entreprise sur la citadelle d’Angoulême, où le sieur Danton qui y commandoit avoit ouvert les oreilles à quelque pourparler de la part du comte de La Rochefoucauld, sans toutefois avoir dessein de rien exécuter.

On évente encore une conspiration formée par le comte de Schomberg, qui gagna le poudrier d’An-