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se fondoit en ce que la principale noblesse qui accompagnoit la Reine pour l’amour d’elle étoit de son parti, et en ce que le marquis de Mosny, son ami intime, commandoit le régiment de la Reine, dont quelques compagnies étoient dans la ville. Il est vrai, soit qu’il fît cette action ou non, qu’il tenoit des discours fort offensans contre le duc d’Epernon.

Cette division, et la connoissance que chacun avoit que les affaires de la Reine alloient fort mal, firent que le duc d’Epernon proposa de nouveau à la Reine de me rappeler dans ses conseils, et prendre confiance en moi en ses affaires, disant que, quand on verroit qu’un homme qui avoit réputation en prendroit le soin au lieu de Russelay, homme peu avisé, qui les avoit conduites jusqu’alors, on croiroit qu’elles changeroient de face.

Lors M. le cardinal de La Rochefoucauld, qui étoit arrivé quelques jours auparavant à Angoulême pour voir s’il pourroit conclure l’accommodement que le sieur de Béthune avoit commencé auparavant, trouva plus de facilité en cette affaire qu’il n’avoit fait jusqu’alors ; ce qui fit qu’en trois jours on conclut le traité pour lequel le sieur de Bérule avoit fait divers voyages en poste sur les difficultés qui se présentoient de part et d’autre.

La substance de ce traité consistoit premièrement en l’oubli de tout le passé, à la sûreté que le Roi donnoit et pour les personnes et pour les charges de ceux qui avoient servi la Reine, en 50 000 écus de récompense qui furent accordés au duc d’Epernon pour Boulogne, en l’échange du gouvernement de Normandie que la Reine avoit en celui d’Anjou, châ-