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Majesté disoit que, s’étant soigneusement informée des raisons sur lesquelles on avoit prétexté sadite détention, elle avoit trouvé qu’il n’y en avoit eu autres que les mauvais desseins de ceux qui vouloient joindre à la ruine de cet État celle dudit sieur prince, les actions et déportemens duquel avoient toujours tendu à l’affermissement de son autorité et sa grandeur. Pour raison de quoi Sa Majesté le déclaroit innocent des choses qu’on lui avoit imposées, et dont on avoit voulu charger son honneur et sa réputation, et sur lesquelles on avoit pris prétexte de le faire arrêter : et Sa Majesté, ce faisant, cassoit, révoquoit, et annuloit toutes lettres, déclarations, édits, arrêts, sentences et jugemens, si aucuns se trouvoient à son préjudice, depuis sa détention jusqu’alors.

Cette déclaration n’est pas plutôt expédiée que, par surprise, on la fait vérifier au parlement, les chambres non assemblées. On l’envoie par les provinces.

La Reine en écrit au Roi, lui représentant avec modestie le préjudice qu’il recevoit de cette déclaration, non-seulement par la part qu’il prend dans ses intérêts par son bon naturel, mais principalement en ce que la continuation de la détention de M. le prince, qu’il avoit fait faire par l’espace de deux ans, ne pouvoit être qu’injuste si le premier arrêt de sa personne étoit digne de blâme ; que même on ne pouvoit condamner cette action sans le condamner lui-même, puisqu’elle avoit été faite avec sa connoissance peu auparavant qu’il prît le maniement de ses affaires.

Le Roi lui mande qu’il est fâché du déplaisir qu’elle a reçu des termes qui lui ont déplu dans ladite déclaration ; qu’elle doit être fort éloignée de s’en croire