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Le Clerc et Gamache, deux des lecteurs de la Sorbonne, docteurs de singulière érudition et de probité du tout exemplaire, sont appelés : ils lui représentent l’horreur de son crime, lui font voir qu’ayant tué le Roi il a blessé à mort toute la France, qu’il s’est tué lui-même devant Dieu, duquel il ne peut espérer aucune grâce si son cœur n’est pressé de l’horreur de sa faute, et s’il ne déclare hautement ses complices et ses adhérens.

Ils lui font voir le paradis fermé, l’enfer ouvert, la grandeur des peines qui lui sont préparées ; ils l’assurent de deux choses fort contraires, de la rémission de sa faute devant Dieu s’il s’en repent comme il doit, et en déclare les auteurs comme il est tenu en sa conscience ; d’autre part de la damnation éternelle s’il cèle la moindre circonstance importante en un fait de telle conséquence, et lui dénient l’absolution s’il ne satisfait à ce qu’ils lui ordonnent de la part de Dieu.

Il dit hautement, au milieu des tourmens et hors d’iceux, qu’il est content d’être privé d’absolution, et demeurer coupable de l’exécrable attentat dont il se repentoit, s’il cèle quelque chose qu’on veuille savoir de lui.

Il se déclare entre les hommes le seul criminel du forfait qu’il avoit commis ; il reconnoît bien, en l’état auquel il étoit, que ce damnable dessein lui avoifc’été suggéré par le malin esprit, en ce qu’un homme noir s’étant une fois apparu à lui, il lui avoit dit et persuadé qu’il devoit entreprendre cette action abominable.

Que depuis, il s’étoit plusieurs fois repenti d’une si détestable résolution, qui lui étoit toujours revenue en l’esprit jusqu’à ce qu’il l’eût exécutée. En-