Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 34.djvu/399

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
397
DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [1648]

mener au Palais-Royal qu’avec beaucoup de risque.

Ceux qui contribuèrent le plus à tous ces troubles et à toutes ces révoltes, tant du parlement que du peuple, furent Broussel et Blancménil, lesquels furent aussi ceux qui parlèrent le plus insolemment contre les édits que le Roi avoit portés au Palais, et qui même s’opposèrent avec tant d’opiniâtreté à leur vérification, que la Reine se trouva comme forcée de les faire arrêter tous deux. Ce fut le 26 août 1648 que cette princesse fut obligée d’en venir à cet éclat, jour auquel on avoit chanté le Te Deum pour remercier Dieu de la victoire remportée à Lens sur les Espagnols. La détention de Broussel et de Blancménil porta les plus mutins des autres séditieux à ordonner des barricades dans toutes les rues de Paris, dans le dessein de se rendre maîtres de la personne du Roi, de chasser le cardinal Mazarin, et d’augmenter le nombre de ceux qui gouvernoient l’Etat sous l’autorité de la Reine.

Il n’y avoit personne de tous ceux qui se déclarèrent contre la cour, jusqu’aux officiers des cours souveraines, qui n’eût ou du moins ne crût avoir ses raisons particulières, et qui ne voulût persuader qu’il n’y avoit que l’intérêt du peuple et du bien public qui l’y engageoit.

Cependant il est certain que leur intérêt particulier y avoit beaucoup plus de part que celui des autres. Et pour commencer par Broussel et Blancménil, qui parurent les plus zélés, et que la Reine fit arrêter seuls par cette raison, ce qui les anima l’un et l’autre fut, à l’égard du premier, le refus qu’on lui fit d’une compagnie aux Gardes pour son fils, et à l’égard de l’autre