Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 34.djvu/400

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
398
[1648] MÉMOIRES

l’alliance qui étoit entre lui et l’évêque de Beauvais[1], que Mazarin avoit fait exiler parce qu’il lui paroissoit dans une trop grande faveur, et qu’il aspiroit au ministère.

Longueil fut le troisième du parlement qui se déclara contre la cour, et dont la raison particulière, outre le prétexte général des autres, fut qu’on ne voulut point lui accorder l’agrément de la charge de chancelier de la Reine.

Le reste du parlement avoit suivi l’exemple de ceux-ci. Ainsi ils se déclarèrent tous les uns après les autres, moins par l’intérêt du public, quoique ce fût là toujours le prétexte, que par leurs intérêts particuliers.

Pendant les barricades, par le moyen desquelles la Reine se trouva forcée de rendre les prisonniers afin d’apaiser la populace, il se passa bien des choses, quoiqu’elles ne durassent que peu de jours. Mais je n’en dirai rien ici, tant parce que d’autres les ont déjà écrites, que parce que j’ai résolu de ne rapporter seulement que ce qu’ils ont pu omettre de certaines particularités, qui ne regardent que quelques circonstances des motifs et des caractères de ceux dont les rôles ont été déjà amplement représentés.

La cour sortit de Paris[2] quelque temps après les

  1. L’évêque de Beauvais : Augustin Potier ; il étoit oncle de Blancménil. À l’époque de la mort de Louis xiii (1643), il jouissoit de toute la faveur d’Anne d’Autriche, et l’on croyoit qu’il seroit premier ministre pendant la régence. Ses liaisons avec les importans, et la foiblesse de son caractère, donnèrent à Mazarin un grand avantage sur lui ; et il fut relégué dans son diocèse.
  2. La cour sortit de Paris : Le 7. septembre. Elle se retira à Ruel, puis à Saint-Germain ; et l’accommodement fut fait le 4 octobre.