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DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [1649]

tres, c’est que plusieurs particuliers faisoient chacun à part leurs négociations sans en donner connoissance aux autres

L’on crut que ce qui pourroit consoler M. de Bouillon de la ruine de ses projets étoit que lui et madame sa femme aimoient passionnément tous les partis qui se faisoient contre la France, et dans lesquels on pouvoit avoir le moindre commerce avec l’Espagne.

M. d’Elbœuf voulut s’engager dans ce parti, persuadé tout de même, comme je l’ai déjà dit, qu’il y commanderoit seul.

Le maréchal de La Mothe, par l’amitié qu’il avoit pour M. de Longueville, comme aussi pour se venger de quatre années de prison[1] où l’avoit détenu la cour.

Enfin M. de Beaufort[2], par la prison qu’il avoit aussi soufferte depuis la régence, pendant laquelle on avoit même commencé à lui faire son procès, sur le soupçon qu’il avoit voulu attenter à la vie du cardinal Mazarin ; il s’étoit sauvé au commencement de l’été, et depuis sa sortie il avoit toujours été caché.

Aux premières brouilleries du parlement, madame de Vendôme sa mère y présenta requête pour la justification de son fils ; et quoiqu’elle y eût été parfaitement bien reçue, l’affaire en demeura pourtant là.

  1. De quatre années de prison : En 1644, le maréchal de La Mothe, qui commandoit en Catalogne, ayant laissé prendre Lerida, fut arrêté et enfermé dans le château de Pierre-Encise à Lyon. Le parlement de Grenoble eut ordre de lui faire son procès ; mais Mazarin ne soutint pas avec fermeté cet acte de rigueur.
  2. Enfin M. de Beaufort : En 1643, le duc de Beaufort s’étoit mis à la tête du parti des importans. Il fut arrêté dans le Louvre le 2 septembre de cette année, et enfermé au château de Vincennes.