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DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [1649]

DE LA DUCHESSE DE NEMOURS. [1649] siter ses blessures. Mais lorsque le député y fut arrivé, Joli dit qu’il étoit pansé, et il ne voulut jamais les lui faire voir ce qui en découvrit la fausseté. Aussitôt après ce bruit, il en arriva un autre bien plus grand et qui eut aussi de plus grandes suites. M. le prince allant au Palais-Royal, comme il faisoit. tous les soirs, M. le cardinal lui dit qu’il avoit eu avis que M. de Beaufort et le coadjuteur faisoient tenir des gens à la place Dauphine pour l’assassiner lorsqu’il s’en retourneroit à l’hôtel de Condé. M. Servien vint ensuite qui lui donna le même avis, comme s’il n’eût point su que le cardinal le lui eût donné. Tous deux conseillèrent à M. le prince de renvoyer son carrosse avec quelqu’un dedans afin de savoir si l’avis étoit bon, et que cependant il demeureroit au Palais-Royal pour savoir ce qui en seroit arrivé. On fit donc mettre un laquais de Duras dans le carrosse, et on prétend de la place Dauphine on tira un coup que

quais fut tué. dont ce

laLes frondeurs ont toujours soutenu qu’il s’en portoit fort bien, et qu’on l’avoit fait cacher. Comme on n’a jamais bien su la vérité de cette affaire (¹), et qu’elle est toujours demeurée douteuse, je dirai seulement ici ce qui s’en est publié, sans rien décider, et je laisserai la liberté de juger tout ce qu’on en trouvera de plus apparent. La plus commune opinion étoit alors que M. le prince avoit supposé cet assassinat pour faire sortir de Paris les chefs de la Fronde, et s’en faire chef lui-même. Ce qui faisoit croire que ce n’étoit pas les frondeurs, c’est que six hommes à cheval avoient (1) La vérité de cette affaire : Toute cette intrigue est expliquée dans l’Introduction aux Mémoires relatifs à la Fronde.