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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 44.djvu/445

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DU CARDINAL DE RETZ. [1649]

quand on la veut porter jusqu’à l’effet. Lorsqu’on ne l’avance que pour amuser les auditeurs, ou pour donner un prétexte aux particuliers d’agir avec plus de liberté, comme nous le fîmes dernièrement lorsque don Joseph de Illescas eut son audience du parlement, on la peut hasarder plus légèrement parce que le pis est qu’elle ne fasse point son effet. Mais quand on pense à la faire effectivement réussir, et quand même on s’en veut servir en attendant qu’elle réussisse à fixer une compagnie, je mets en fait qu’il y a encore plus de perte à la manquer en la proposant légèrement, qu’il n’y a d’avantage à l’emporter en la proposant à propos. Le seul nom de l’armée de Weymar étoit capable d’éblouir dès le premier jour le parlement. Je vous le dis : vous eûtes vos raisons de différer ; je m’y suis soumis. Le nom et l’armée de M. de Turenne l’eussent encore apparemment emporté il n’y a que trois ou quatre jours. Je vous le répétai : vous eûtes vos considérations pour attendre. Je les crois justes ; je m’y suis rendu. Vous revîntes hier à mon sentiment, et je ne m’en départis pas, quoique je connusse que la proposition dont il s’agissoit avoit déjà beaucoup perdu de sa fleur ; mais je crus que nous l’eussions fait réussir si l’armée de M. de Turenne ne lui eût pas manqué, non pas peut-être avec autant de facilité que les premiers jours, mais au moins avec la meilleure partie de l’effet qui nous étoit nécessaire. Cela n’est plus : qu’est-ce que nous avons pour appuyer dans le parlement la proposition de la paix générale ? Nos troupes ? Vous voyez ce qu’ils