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DU CARDINAL DE RETZ. [1651]

zarin ne pouvoit être désapprouvé. Mais j’eus lieu de croire en ce temps-la qu’il y avoit eu du concert ; que Longueil avoit fait donner dans le panneau le bon homme Broussel ; que tous les gens marqués pour être serviteurs de messieurs les princes y avoient donné avec chaleur et j’eus encore autant de lieu d’espérer que j’en ferois évanouir la tentative, quand les frondeurs, qui s’aperçurent que le premier président se vouloit servir contre moi en particulier de la chaleur que le corps avoit contre le général, m’offrirent de tourner tout court, de faire expliquer l’arrêt, et d’éclater d’une manière qui eût assurément obligé M. le prince à faire changer de ton à ceux de son parti. Il y eut dans le même temps une autre occasion qui, s’il m’eût plu, m’auroit encore donné, un moyen bien plus sur et plus fort de brouiller les cartes et d’embarrasser le théâtre d’une façon qui n’eût pas permis au premier président de s’égayer à mes dépens. Je vous ai déjà parlé de l’assemblée de la noblesse : la cour, qui est toujours disposée à croire le pire, étoit persuadée, quoiqu’à faux, comme je vous l’ai déjà dit, que cette assemblée étoit de mon invention, et que j’y faisois un grand fond. Elle crut, par cette raison, qu’elle frapperoit un grand coup contre moi en la dissipant ; et sur ce principe, qui étoit faux, elle faillit à se faire deux préjudices les plus réels et les plus effectifs que ses ennemis les plus mortels lui eussent pu procurer. Pour obliger le parlement, qui craint naturellement les États, à donner des arrêts contre cette assemblée de la noblesse, elle envoya le maréchal de L’Hôpital à cette assemblée lui dire qu’elle n’avoit qu’à se séparer, parce que le