Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 45.djvu/356

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avois conseillé, il en auroit été bien loué et suivi : car il fit croire, en ne la blâmant pas, qu’il l’approuvoit. Ceux mêmes qui l’eussent combattue avec peine y donnèrent avec joie. Je n’étois pas d’un poids à faire dans les esprits l’effet que Monsieur y eût fait par son opposition c’est pourquoi je ne m’y opposai pas. Je connus que s’il s’y fût opposé, beaucoup de gens eussent concouru avec lui : ainsi je crus avoir assez de cette vue pour pouvoir, sans crainte de me nuire dans le public, donner des atteintes indirectes à une action dont il étoit bon pour toutes raisons de diminuer le mérite, quoique je fusse obligé, par celle de Monsieur et du peuple, d’y contribuer au moins de ma voix. J’entends bien mieux ce galimatias que je ne vous l’explique : et il est vrai qu’il ne se peut bien concevoir que par ceux qui se sont trouvés dans ce temps-là dans les délibérations de cette compagnie. J’y ai remarqué peut-être plus de vingt fois que ce qui y passoit dans un moment pour incontestablement bon y eût passé dans le suivant pour incontestablement mauvais, si l’on eût donné un autre tour à une forme souvent légère, à une parole quelquefois frivole. Le secret est d’en savoir discerner et prendre les instans : Monsieur manqua en ce point. J’essayai d’y suppléer en ce qui me regardoit, d’une manière qui ne donnât pas l’avantage sur moi à M. le prince de pouvoir dire que j’épargnasse les restes du mazarinisme, et qui ne laissât pas de noter en quelque façon sa conduite. Voici les propres paroles dans lesquelles je formai mon avis, que je fis imprimer et publier dès le lendemain à Paris, pour la raison que je vous expliquerai dans la suite :