Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 46.djvu/161

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qu’elle voyoit bien que Monsieur ne feroit ni même ne souffriroit les démarches de tous les corps, s’il n’avoit de très-bonnes et de très-sincères intentions ; qu’il vouloit la paix, et qu’il la vouloit de bonne foi ; que les engagemens publics qu’il avoit pris contre M. le cardinal Mazarin ne lui avoient pas permis de la conclure, ni même de l’avancer, tant qu’il avoit été à la cour ; que présentement qu’il étoit dehors, il souhaitoit avec passion de faire connoître à Sa Majesté qu’il n’y avoit eu que cet obstacle qui l’eût empêché d’y travailler avec succès ; qu’il lui déclaroit par moi qu’il renonçoit à tous les intérêts particuliers ; qu’il n’en prétendoit ni pour lui ni pour aucun de son parti ; qu’il ne demandoit que la sûreté publique, pour laquelle il n’y avoit qu’à expliquer quelques articles de l’amnistie, et qu’à la revêtir de quelques formes qui se trouvoient être autant, par l’événement, du service du Roi que de la satisfaction des particuliers ; qu’après qu’il auroit eu celle de voir le Roi dans le Louvre, il se retireroit avec autant de joie que de promptitude à Blois, en résolution de n’y penser qu’à son repos et qu’à son salut ; et que tout ce qui se feroit après cela à la cour ne seroit plus sur son compte, pourvu qu’on voulût bien ne l’y pas mettre et le laisser dans sa solitude, où il promettoit de demeurer de bonne foi. Cette dernière période étoit, comme vous voyez substancielle. Monsieur ajouta à cette instruction un ordre précis et particulier d’assurer la Reine que si M. le prince ne se vouloit pas contenter de pouvoir demeurer en repos dans son gouvernement, avec la pleine jouissance de toutes ses pensions et de toutes ses charges, il l’abandonneroit. Comme