Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 46.djvu/40

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

affaires en cet état, il ne devroit plus craindre que le parlement se séparât de lui ; qu’il ne pourroit plus appréhender d’être livré à la cour par les négociations des différentes cabales du parti des princes, puisque ceux du parlement qui étoient dans les intérêts de la cour en auroient un trop personnel et trop proche pour laisser pénétrer leurs sentimens ; et puisque M. le prince seroit lui-même si dépendant de Son Altesse Royale ; que son principal soin seroit de le ménager : car il n’y auroit à mon opinion, aucun lieu d’appréhender qu’il se fût raccommodé à la cour si Monsieur eût pris ce parti, vu l’état des choses, la force de celui de Monsieur, la déclaration du public, et les mesures secrètes que Son Altesse Royale eût pu garder avec lui. Elle sait mieux que personne si elle n’est pas maîtresse absolue du peuple de Paris, et si, quand il lui plaira, de parler décisivement en fils de France, et en fils de France qui est et qui se sent chef d’un grand parti, il y a un seul homme dans le parlement et dans l’hôtel-de-ville qui ose, je ne dis pas lui résister, mais le contredire. Elle n’aura pas sans doute oublié que je lui avois proposé en même temps des préalables, pour le dehors, qui n’étoient ni éloignés ni difficiles : le ralliement du débris des troupes de M. de Montross, le licenciement de celles de Neubourg, la déclaration de huit ou dix des plus grandes villes du royaume. Monsieur n’a pas voulu entendre à ce parti, parce qu’il le croit d’une suite trop dangereuse pour l’État. Dieu veuille que celui qu’il a pris ne lui soit pas plus dangereux, et que la confusion où apparemment elle le jetera ne soit