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[1652] MÉMOIRES

repoussés, et il ne tarda pas long-temps à revenir. Toute la nuit il y eut encore des habitans de tués, et jusqu’au mardi matin il en fut pour le moins rapporté deux cents. Plusieurs compagnons de métier étant sortis avec leurs manteaux et sans armes, furent tués et blessés comme les autres ; et une partie de seize qui alloient de compagnie pour voir ce qui s’étoit passé, ayant été rencontrés par quelques escadrons du maréchal de Turenne, furent attaqués ; et au qui vive ? ayant répondu vive le Roi et les princes ! ils les chargèrent, et y en eut neuf de tués ; les autres se sauvèrent dans les blés, et revinrent à Paris.

Le même jour de lundi 13, le parlement s’assembla ; mais il ne le fut qu’un moment, tant parce que les gens du Roi n’étoient pas encore de retour de Saint-Germain, que parce que les bourgeois ne voulurent pas garder le Palais. Cramoisy, libraire, capitaine de son quartier, avoit eu ordre d’y mener sa compagnie ; aucun ne voulut obéir. À la porte Saint-Martin, un autre capitaine de la même colonelle n’ayant pu assembler qu’environ soixante hommes de sa compagnie, qui est de cent soixante-dix, ayant été avec ses officiers chez un libraire nommé Huré, pour lui faire payer l’amende de ce qu’il n’avoit voulu aller ni envoyer à la garde, ce libraire appela ses voisins, et menaça le capitaine de le maltraiter s’il ne se retiroit : ce qu’il fut contraint de faire[1].

Quelin, conseiller au parlement, ayant reçu l’ordre

  1. Ce passage, couvert de ratures et de corrections sur le manuscrit, a été très-difficile à déchiffrer. On y est cependant parvenu, et l’on ne conserve des doutes que sur le nom du libraire Huré.