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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 57.djvu/107

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t0~ [16~] MÉMOIRES DU MARÉCHAL DE GRAMONT.

et pour lequel l’on n’avoit du depuis pris aucune précaution, M. de Louvois se souciant médiocrement des choses qui n’étoient pas sous ses yeux, supplia)e Roi de trouver bon, moi servant en Flandre auprès de sa personne, qu’il s’y en retournât pour éviter une nouvelle tentative de la part des ennemis, laquelle pouvoit arriver sans miracle c’est la raison dont il se servit, qui avoit un air de vraisemblance, pour obtenir son congé ; mais la réalité étoit sa retraite, qu’il avoit préméditée, et à quoi il étoit résolu. Son départ fit néanmoins de la peine au Roi, et il fit humainement tout ce qu’il put pour le dissuader, mais inutilement son heure étoit venue, et il fallut payer le tribut à la nature (’). Le Roi revint de Flandre au bout de trois mois, victorieux à son ordinaire ; et étant à Saint-Germain, il apprit par moi la mortdu marécha ! de Gramont, qui ressembla à sa vie, c’est-à-dire pleine de confiance en la miséricorde de Dieu, et de zèle et de fidélité pour son maître, qu’il aima tendrement jusques à son dernier soupir.

(i) lribut à la nature Le maréchal de Gramont mourut à Bayonne le o juillet !6~8, A i’âge de soixante- quatorze ans.

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