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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 57.djvu/118

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DU PASSAGE DU HUIi~ tt5

joignîmes avec le reste 3e ces messieurs et du premier escadron des cuirassiers, qui avoient toujours charge par la tête. L’on poussa encore une demi-lieue après les ennemis. Je fus voir M. le prince, le cœur plus serré qu’homme du monde ; et il continua a nous donner ses ordres depuis le commencement jusqu’à présent, qu’il est hors d’affaire. L’on peut dire avec vérité que jamais homme ne fit moins d’état d’un bras cassé. Il me donna ses ordres avec beaucoup de tranquillité et après s’en être remis à mes soins il se retira au village de Tolhus pour s’y faire panser.

Je repris donc d’abord le même poste que j’avois déjà occupé, i et garnissant le village et la tour de cinq cents mousquetaires commandés par mon frère, qui avoit passé dans des bateaux, ma gauche étoit inattaquable. Cependant Rochefort, qui avoit passé ensuite avec toute la gendarmerie, se poste derrière mes troupes, sur le terrain qui est entré la rivière et les haies. Le pont s’acheva ensuite. Sur les sept heures du soir, l’infanterie commença de passer, et de se loger le long du Rhin, sur le même terrain, et à la droite de la gendarmerie. Je mis des gardes de ma cavalerie à la tête, qui se trouvoit au vieux camp des ennemis. J’avançai sur là digue qui va u Nimègue le long du Wahal ; et en laissant un à la tête du fort de Schenk, les ennemis ne pouvoient nous chasser de ce poste, quand même, abandonnant l’Issel, ils seroient venus avec toutes leurs forces. Je fus’ensuite voir le Roi, qui me fit plus d’honneur que je n’en eusse osé prétendre. Je lui rendis compte de toutes choses et il fut satisfait du poste et de l’ordre que j’y avois établi. Sur cela il passa la rivière, fut voir M. le prince ; et après lui avoir donné toutes les marques possibles de tendresse et de reconnoissance il donna le commandement de son armée à M. te duc, et déclara M. de Turenne général de la nôtre jusqu’à la convalescence de M.)e prince.

M. de Turenne arriva le soir même, passa la nuit de notre côté, et le lendemain il vit encore le Roi sur les neuf heures, .et l’on résolut de marcher en avant. Sa Majesté ordonna que je prisse encore l’avant-garde de tout, avec l’aile gauche que je commande. L’on y joignit un régiment de dragons, et mon ordre fut de m’avancer vers Hussen, petite ville située à une petite lieue d’Arnheim, et de voir de près la contenance des ennemis. M. de Tienne me 8.