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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 57.djvu/119

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RELATION

n6

suivoit avec le reste de la cavalerie et cinq cents mousquetaires détachés. Saint-Abre marchoit avec le reste de l’infanterie avec quelques pièces de campagne, et il avoit encore détaché à sa tête Trassi, major général, avec cent mousquetaires commandés. Je partis du cnmp.vers les onze heures du matin et comme je fus auprès de Hussen, je commençai à voir par la poussière la marche des.ennemis, qui, régnant le long de l’Issel, venoient de retomber sur Arnheim : M. de Turenne apercevant !a même chose, envoya Ctaudoré, et ensuite le comte de Fiesque, pour me dire qu’il lui paroissoit quêta tête des ennemis et la mienne s’alloient joindre, et qu’il me serreroit le plus près qu’il lui seroit possible ; et comme j’étois à la tête, il m’ordonnoit seulement de prendre le parti que je jugerois à propos. Sur cela connoissantque les ennemis ne pouvoient rien entreprendre sur nous dans le Betaw, que de défendre ou chicaner le passage du canal appelé le Grieff, qui va d’Arnheim à Nimègue, je mandai à M. de Turenne que je me hâtois pour me saisir des ponts qui étoient sur deux digues qui y conduisant seulement car le milieu du pays est si coupe, comme je vous ai déjà dit, de fossés et de haies, qu’il faudroit beaucoup de temps à des troupes pour s’y faire un chemin, et qu’il seroit impossible de le rendre propre ni à l’artillerie ni au bagage. La digue qui est le long du Wahat, aboutissant au fort de Knotzembourg, n’étoit pas une route pour notre armée, à qui par conséquent il ne restoit de marche aisée que celle qui avoit prise sur’ !a digue qui borde le Rhin. Elle se coupe en deux au sortir de la ville de Hussen. Une des branches joignant tout-à-fait le Rhin est entièrement sous le mousquet d’Arnheim l’autre, distante environ de mille pas, traverse un village appellé Elten où il y a des écluses et un pont de pierre sur le canal, avec un autre pont de bois un peu au-dessous. La tête de l’armée ennemie y étoit arrivée un peu avant moi, et l’on avoit déjà brû)é le pont de bois. Deux cents mousquetaires, soutenus de deux escadrons travailloient à rompre le pont de pierre. Une partie de leur cavalerie paroissoit en bataille de l’autre côtéde l’eau, attendant apparemment que cela fut fait pour pouvoir passer dans le Betaw, et se retirer sûrement vers les têtes, qu’ils vouloient conserver. Le prince d’Orange étoit à Arnheim’ avec les officiers ecncraux et les députés, pour y donner lei ordres mais