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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 57.djvu/8

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BU MARÉCHAL DE GRAMONT. ~t658J

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qu’il savoit bien qu’en Allemagne l’on croyoit que le cœur parloit quand on étoit ivre ; et qu’ainsi il ne s’étoit pu empêcher de rendre compte au Hoi son maître, dès le même matin, d’un discours auquel il ne se fût jamais attendu, en quelque état d’ivresse où Sa Majesté eût pu se trouver, la manière dont-le Roi l’avoit secouru et assisté dans tous ses besoins les plus pressans. Je laisse après cela à juger si nos larmes pour la perte d’un tel allié ne devoient pas être promptement essuyées.

<658~ Le prince de Lobkowitz, président du conseil de guerre, et conseiller d’État du roi de Hongrie, arriva devant lui à Francfort en qualité de son ambassadeur. I) fit tous ses efforts pour avoir entrée dans le collége électoral. Ses raisons pour y être reçu paroissoient être si bonnes, qu’il sembloit qu’il n’y devoit pas rencontrer ia moindre opposition, parce que le roi de Hongrie étant aussi roi de Bohême, qui est électeur de l’Empire, il étoit naturel de croire qu’il ne devoit pas être traité de pire condition que les ambassadeurs des autres électeurs, auxquels on n’avoit jamais fait de pareille ditficultë. Et ce qui le fortifioit davantage, il avoit encore pour lui le sens de la Bulle d’or, qui est tout-a-fait en sa faveur. Mais à ses bonnes raisons l’on atlégua l’usage, qui prévalut, et l’exemple du cardinal Cleselius et de l’évêque de Neustadt, qui étant ambassadeurs du roi de Bohême, qui fut depuis élu empereur sous le nom de Mathias, nepurentobtenir d’être admisdans ledit collége électoral, quoique instance qu’ils en fissent de la part de leur maître, quoique, comme j’ai dit ci-dessus, tts fussent fondés su l’autorité de la Bulle d’or.