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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 57.djvu/84

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DU MARÉCHAL DE GRAMONT. [t65Oj 8t

Pour les moines, ils ne savent guère de latin, et encore moins de théologie ; mais il s’en trouve parmi eux de fort adroits pour toute sorte d’intrigues. La dissipation et le peu de régularité de certains couvens de religieuses ne se peut exprimer.

Les grands seigneurs ne font presque point de cour au favori, et la liberté d’en parler est beaucoup plus grande qu’elle ri est ailleurs l’on peut être brouillé avec lui sans l’être avec le Roi, et il leur peut bien empêcher d’avoir des emplois et des grâces ; mais ne leur faisant point de bien, cela ne va pas aussi à leur faire du mal ; et, à n’en point mentir, on ne prive pas d’un grand bonheur les grands d’Espagne de la première classe quand on ne leur donne ni le commandement des armées, ni le gouvernement des

provinces, charges qui, à leurs sentimens, ne doivent pas être préférées à la douceur de la vie oiseuse et libertine de Madrid : et le seul emploi que j’ai remarqué dont ils fassent quelque cas est celui de gentilhomme de la chambre en exercice, parce que servant le Roi à table, et l’habillant et déshabillant, ils jouissent pendant la semaine de leur exercice du privilége d evoir Sa Majesté, dont tous les autres sont exclus. Le mépris que ces messieurs-là font des gens qui vont à la guerre, ou qui y ont été, n’est quasi pas imaginable. J’ai vu don Francisce de Mennessès, qui avoit si valeureusement défendu Valenciennes contre M. de Turenne, et si bien qu’on ne put jamais lui prendre sa contre-escarpe, n’être pas connu à Madrid pendant que nous y étions, et ne pouvoir saluer le Roi ni l’amirante de Castille et ce fut le maréchal de Gramont qui le présenta à l’amirante chez lui, lequel n’avoit T. 5~. 6