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Page:Petitot - Collection complète des mémoires relatifs à l’histoire de France, 2e série, tome 57.djvu/88

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DU MARÉCHA.L))E GRAMONT. [’65O]

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les favoris, mais uniquement occupé de sa grandeur, de ses comédiennes et de ses plaisirs, et ne se souciant point du tout de la guerre, où il auroit pu réussir s’il avoit voulu servir.

Le connétabtè de Castille avoit une physionomie qui plaisoit, et beaucoup de douceur dans l’esprit. Il fut général de la cavalerie en Catalogne, défendit Gironne, et en fit lever le siége au maréchal d’Hocquincourt gouverna quelque temps l’État de Milan, puis s’en retourna promptement à Madrid, où il se trouva si bien et tellement à son aise, qu’il ne fut plus au pouvoir du roi d’Espagne de l’en faire sortir pour l’envoyer ailleurs.

Le duc de Medina de Las-Torres étoit fort bien fait~ r tant du corps que de l’esprit ; sa libéralité alloit jusques à la profusion, et je lui ai vu donner au Roi, comme une paire de gants, une tapisserie qu’il avoit fait faire à Naples, qui lui coûtoit deux cent mille écus, parce que. Sa Majesté Catholique l’étant venue voir chez lui, l’avoit louée et trouvée à son gré. II avoit assez de connoissance des affaires du dedans et du dehors de la monarchie, et même au-delà de ce que des personnes de sa qualité ont accoutumé d’avoir et quoique le favori et lui ne fussent pas trop bien ensemble, il ne laissoit pas de soutenir avec dignité son rang et sa naissance, et d’être considéré du Roi autant que qui que ce soit dans la cour. Le marquis de Liche et le comte de Monterey étoient deux figures peu avenantes, et qui n’avoient de talens et de mérite que de se trouver les fils du favori.

Quant aux autres grands que j’ai pratiqués, < !e/ïe-