Quelque temps après, pendant que l’homme était assis dans sa tente, occupé à fabriquer des flèches, ses deux femmes entrèrent portant leurs enfants qu’elles déposèrent dans la tente. Ils étaient cachés les uns et les autres sous une couverture.
— Que je les voie ! se dit l’homme.
Alors soulevant une des couvertures de sa flèche, il vit que les enfants de la femme qui l’aimait étaient blancs et jolis. Leur nez était percé et portait des tuyaux de plumes de cygne, dont leur mère les avait ornés. En un mot c’était de beaux enfants.
Dindjié les contempla et les recouvrit en souriant. Il regarda alors les enfants de la méchante femme. Ah ! c’étaient des hommes serpents, noirs, hideux et ayant une énorme gueule béante. Frappé d’horreur, l’homme leur transperça la gueule de sa flèche, et les ayant tués, ils moururent.
Leur mère rentra sur ces entrefaites et se mit dans une colère terrible. Le mari ne dit rien, il sortit, s’en alla à la chasse aux lièvres ; il en prit au lacet et revint dans sa tente pour que ses femmes lui apprêtassent sa nourriture. Celle qui était méchante ne voulut pas manger des lièvres blancs. Son mari lui dit :
— Je vois bien que tu refuses de manger parce