Page:Petrović-Njegoš - Les Lauriers de la montagne, trad. Veković, 1917.djvu/123

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MOUSTAÏ-KADI


Ne pleure pas, mère, ta jolie Fatma ;
elle se marie, on ne l’enterre pas ;
la rose n’est pas tombée de sa tige,
mais transportée de son jardin.
Soulïo gardera sa Fatma
comme les yeux de sa tête.
Fatma est de taille gracieuse,
ses yeux sont deux étoiles,
son visage est une aurore rose,
sous sa couronne brille Vénus,
sa bouche est fendue avec une pièce d’argent,
ses lèvres sont colorées par la rose,
entre elles brille parfois
la neigeuse chaîne de fines perles ;
sa gorge est du pur ivoire,
ses bras blancs — les ailes d’un cygne.
Plus belle que les fleurs, elle vogue comme Vénus,
conduite par des rames en argent.
Heureux le lit sur lequel elle se reposera !


SVAT MONTÉNÉGRIN


Le faucon déteste le champ de poussière,
le faucon ne veut pas la grenouille d’une mare,
le faucon veut des roches escarpées,