Page:Petrović-Njegoš - Les Lauriers de la montagne, trad. Veković, 1917.djvu/132

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et où les têtes mortes volent ;
je ne vis pas encore de pareils yeux de fer
dans un autre jeune homme,
et il n’avait pas encore vingt ans.
Pourquoi vous cacher, Monténégrins,
il a fauché mon cœur vivant
et a couvert notre terre de deuil !


VOUK TOMANOVITCH


À peine était-il né
que tout Monténégrin déjà
était surpassé en héroïsme.
Il avait déjà coupé
dix-sept ou dix-huit têtes turques !


VOÏVODE BATRITCH


Que Dieu le maudisse, mort ainsi !
Comment a-t-il pu croire aux Turcs
et avoir foi en leur honneur ?


VOUK TOMANOVITCH


Il était crédule étonnamment,
et ce chien de Tchorovitch[1]

  1. Un notable musulman a invité Batritch à Travnik. Il lui a donné la parole d’honneur de le traiter en ami. Mais Batritch fut tué, et sa tête coupée ornait les murs de Travnik.