Page:Petrović-Njegoš - Les Lauriers de la montagne, trad. Veković, 1917.djvu/152

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et tout ce désordre que la nature crée
suit tout de même un ordre.
Au-dessus de ce puissant mélange
une force intelligente règne ;
elle ne permet pas que le mal la domine,
elle éteint l’étincelle et frappe le serpent à la tête.
L’époux est le défenseur de sa femme et de son enfant ;
le peuple, défenseur de l’Église et des familles ;
l’honneur est la gloire sacrée du peuple !
Chaque génération porte sa charge,
nouvelles exigences engendrent nouvelles forces.
Les faits développent les esprits,
les nuages serrés donnent des tonnerres.
Le coup fait ressortir l’étincelle de la pierre,
sans ce coup elle resterait ignorée dedans.
La souffrance est le bienfait de la croix ;
l’âme trempée de privations
nourrit le corps du feu électrique,
l’espoir unit les âmes au ciel,
comme le rayon unit la rosée avec le soleil.
Qu’est l’homme ? et que doit être l’homme ?
une petite chose que la terre trompe,
mais il voit que la terre n’est pas pour lui.
Est-ce la réalité qui est plus claire que le rêve ?
gagne-t-il un nom glorieux sur elle,
il a une raison de l’habiter,