Page:Petrović-Njegoš - Les Lauriers de la montagne, trad. Veković, 1917.djvu/154

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De l’autel insulté par les infidèles
le ciel tournera vos péchés vers le pardon !


(Tous s’endorment. Le moine reste seul à côté du feu, comptant les perles de son chapelet et disant toute la nuit des prières parmi eux.)



L’aube. Ils se lèvent et ceignent leurs armes pour aller chez eux. Ils s’étonnent en voyant le vieux moine qui reste toujours à côté du feu, parle à voix basse. Au fur et à mesure qu’ils se lèvent, ils s’approchent du moine, lui baisent la main par respect parce qu’il parle et raisonne bien.


SERDAR IVAN


Tu n’es pas aveugle, igoumane,
puisque tu es si sage et si intelligent !
Les imbéciles sont aveugles avec les yeux
qui regardent et voient en vain ;
ils leur sont utiles pour les choses ordinaires
comme aux autres animaux.


SERDAR VOUKOTA


Crois-tu, serdar de Niégoch,
qu’il serait ainsi avec les yeux ?