Page:Petrović-Njegoš - Les Lauriers de la montagne, trad. Veković, 1917.djvu/82

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Tu ne t’es pas préparé pour visiter mes monts !
Chez nous il n’y a pas d’autre idée
qu’aiguiser nos dents contre les voisins,
pour garder le troupeau des bêtes fauves.
La porte du rucher est trop étroite !
Pour l’ours la hache est prête !
Vous avez encore des terres et des brebis,
Dévastez ces terres et écorchez vos bêtes.
Chez vous de tous côtés gémit
le mal sous le pire, ainsi que le bien sous le mal.
Je suis descendu une fois à votre corde,
et cette corde a failli craquer.
Depuis ce temps-là nous sommes de meilleurs amis,
Vous m’avez appris la prudence ! »


(Il finit la lettre et la lit devant les Monténégrins et les Turcs.)


KNEZ ROGAN


Voilà la lettre, et partez vite,
donnez-la-lui, pour qu’il comprenne !


(Les envoyés du vizir partent tristes.)


VOUK MITCHOUNOVITCH


Tiens, Ridjal, prends cette cartouche,
donne-la comme cadeau au vizir